La visite des quatre chercheurs tunisiens, de l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) et de l’INRAT, avec l’équipe algérienne de Massire a été un événement significatif qui s’est déroulé du 22 au 25 octobre 2023. L’événement a été marqué par une mission sur le terrain de Massire en Algérie, plus précisément dans la wilaya de Ghardaïa. Le 22 octobre a été spécialement dédié à la présentation des différentes activités du projet Massire à Ghardaia, notamment le processus multi-acteurs (PMA) autour de la filière safran, le PMA sur la réutilisation des eaux usées traitées, le PMA sur la recharge artificielle des nappes, le PMA sur la gestion des forages collectifs ainsi que les activités axées sur les jeunes et le genre. M. Benmihoub a dirigé cette session informative, qui a bénéficié de la participation d’institutions clés telles que l’Université de Ghardaïa, l’Institut National Spécialisé en Formation Professionnelle (INSFP), La Direction de la Formation Professionnelle, la Direction des Services Agricoles et la Direction des Ressources en Eau. La journée a également enregistré la présence significative de la société civile, avec notamment des représentants de l’organisation coutumière (Oumana el sayl) et de la Fondation Amidoul, la chambre d’agriculture de la wilaya de Ghardaïa soulignant ainsi l’engagement multipartite dans le projet Massire et son impact sur la communauté locale.
Au cours de cette journée, une visite a été effectuée à l’Institut National Spécialisé en Formation Professionnelle (INSFP), mettant en lumière la parcelle expérimentale et démonstrative dédiée à la culture du Safran réalisée dans le cadre du projet MASSIRE. La mise en œuvre de cette action intègre plusieurs parties prenantes (formation professionnelle, formation universitaire, recherche scientifique, conseil agricole et producteurs de safran). Les chercheurs tunisiens de l’INAT, accompagnés de l’équipe algérienne de Massire, ont pris connaissance des objectifs de cette plantation expérimentale et ont eu l’opportunité d’observer de près la méthode de culture de cette précieuse épice. En outre, une étape significative de la journée a été la visite du démonstrateur de traitement décentralisé et de réutilisation des eaux usées au niveau de l’écoquartier « Ksar Tafilelt », un projet réalisé dans le cadre des initiatives Massire. Les participants ont eu l’occasion de découvrir les avancées technologiques mises en œuvre pour promouvoir une gestion durable de l’eau, soulignant l’importance de l’approche décentralisée dans les solutions environnementales. La journée s’est conclue de manière symbolique avec une activité pratique, où les membres de l’équipe ont pris part à la plantation de quelques palmiers, symbolisant l’engagement en faveur du développement durable et de la croissance de la communauté.
La dernière visite de la journée a été consacrée à une activité particulièrement significative, axée sur l’autonomisation des femmes et des jeunes oasiens porteurs de projets innovants. Sous la direction énergique de Farah Hamamouche, Sara Bekaddour et Farida Belkasmi, cette initiative a réuni six femmes et deux jeunes talentueux qui ont présenté une petite exposition mettant en valeur leurs produits. Cette séance a offert une précieuse occasion de mettre en lumière les compétences artisanales et entrepreneuriales des femmes et des jeunes locaux, tout en soulignant l’importance de leur contribution à l’économie locale.
La matinée du 24 octobre a été entièrement dédiée à la découverte de l’ancienne oasis de Ben Isguen. La visite, guidée par Oumana Elsayel, avait pour objectif de présenter le système ancestral de partage de l’eau de crues, mettant en lumière toutes ses composantes. Cette immersion dans l’oasis a offert une perspective unique sur les pratiques traditionnelles de gestion de l’eau, soulignant l’ingéniosité des méthodes locales. Au cours de cette exploration, un phoeniciculteur a organisé une séance de présentation -dégustation d’une vingtaine de variétés de dattes locales pour montrer la biodiversité du patrimoine phoenicicole local, puis il a réalisé une démonstration détaillée sur sa nouvelle technique de grimper un palmier dattier.
L’après-midi du 24 octobre a été consacrée à une visite d’un safranier situé dans une zone de mise en valeur agricole péri-oasienne dans la région de Berriane. L’objectif de cette visite était de permettre aux participants d’observer de près l’émergence de cette activité prometteuse et de prendre connaissance des enjeux et défis liés au développement de la filière dans la région.
La journée du 24 octobre a été consacrée entièrement à l’exploration des périmètres irrigués en concession au sud de Ghardaïa. La visite a été coordonnée par Karim Ould Rebai. L’équipe a débuté la visite chez un exploitant local qui utilise un pivot artisanal importé de la région de l’Oued Souf. Cette expérience a permis aux chercheurs tunisiens de l’INAT et à l’équipe algérienne de Massire d’observer de près cette méthode innovante d’irrigation. La journée s’est poursuivie par une visite à la grande ferme (700 hectares) de M. Habib. Cet investisseur a mis en œuvre une approche novatrice en couplant l’agriculture oasienne, notamment la culture sous étage, avec des pratiques agricoles modernes. Cette stratégie intégrée inclut l’élevage bovin, les grandes cultures et l’utilisation de pivots. Parallèlement, l’entrepreneur s’est lancé dans un projet agrotouristique pour valoriser les potentialités locales dans ce domaine.
La séance de clôture du séjour le 25 octobre a été marquée par une restitution des activités, mettant en avant une démarche analytique participative à travers un exercice SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces) sur les trois types de territoires identifiés : oasis traditionnelle, zones d’extension péri-oasienne de petite mise en valeur agricole et grands périmètres irrigués. L’objectif de cet exercice de diagnostic participatif était de souligner les voies et moyens pour assurer la durabilité des dynamiques agricoles observées sur ces territoires.