Au Maroc, le projet Massire porte sur un territoire enveloppant la vallée de Todgha et les oasis de Ferkla. Il s’agit de 19 communes rurales qui s’étalent du versant sud du Haut Atlas allant d’espaces irrigués jusqu’aux portes du désert.
© Khardi
L’oasis de Todgha, située dans la province de Tinghir entre le versant sud du Haut-Atlas et l’extrémité orientale de l’Anti Atlas (Jbel Saghro), s’étend sur une trentaine de kilomètres tout au long de la vallée du Todgha allant des gorges de Todgha jusqu’à la plaine de Ghellil.
©Haas, 2005
Dans la vallée et les plaines avoisinantes, le système de production varie en fonction de deux facteurs, l’eau et le foncier. Ces derniers constituent les principaux moteurs de configuration du paysage et déterminent les mouvements des agricultures. De l’amont vers l’aval, la superficie agricole utile (SAU) augmente, les cultures ne sont plus que vivrières destinées à l’autoconsommation mais commencent à devenir plus marchandes exigeant plus d’eau et un recours systématique aux puits et forages. L’irrigation localisée dans ces extensions représente un nouveau rapport à l’eau construit au fil du temps à travers l’irrigation traditionnelle dans la vallée ou dans les oasis avec les khettaras (ou foggaras). Des transformations socio techniques s’opèrent et s’accélèrent en réponses aux appels des marchés, aux incitations des politiques publiques et aux évolutions socioéconomiques et démographiques de la région. Ces dynamiques dont le rythme devance la capacité d’assimilation du milieu physique, des habitants et des institutions, offrent des opportunités d’innovation, de régulation et d’adaptation continues comme il menace par les risques de ruptures et de crises.
Le projet Massire se penche sur la caractérisation des solutions pensées, relayées, adoptées et adaptées localement. Des expérimentations in situ de ces solutions et d’autres venues d’autres territoires permettront d’extraire les éléments de systèmes ruraux d’innovations fonctionnels et durables et de renforcer la capacités des acteurs (des jeunes et des femmes en particuliers) à innover.
Oasis de la vallée de Todgha © Errahj
Agriculture des vallées de la haute montagne (Atlas) © Errahj
Agriculture dans les extensions © Errahj