Valorisation d’une activité traditionnelle, la distillation des plantes aromatiques et médicinales sauvages

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Pays de l'innovation:
Tunisie
Fiche de l'innovation:

Résumé

A travers un Groupement de Développement Agricole féminin, Djamila a donné une plus-value à des activités traditionnelles pratiquées auparavant pour l’autoconsommation.

« Générer des revenus aux femmes à partir d’une activité ancestrale »

Le contexte et les objectifs 

Après ses études, Djamila a intégré un Groupement de Développement Agricole (GDA) dans lequel elle a travaillé durant 3 ans. Une fois qu’elle a développé de nouvelles compétences, elle l’a quitté en 2017 pour créer un GDA exclusivement féminin dans son village natal, situé dans la région de Mozelat Moguer (Gouvernorat de Médenine, Tunisie). Cette région enclavée propose peu de possibilités d’agriculture.

C’est le seul GDA féminin dans le gouvernorat de Médenine et il regroupe 22 femmes ayant entre 16 et 45 ans.  Djamila a voulu donner une plus-value à une activité féminine traditionnelle, qui est la distillation des plantes aromatiques et médicinales. Traditionnellement, les femmes font la distillation pour un usage familial. Djamila a voulu valoriser ce savoir-faire par le biais du GDA afin de générer un revenu pour les femmes de son village enclavé.

La réalisation 

Avec l’aide de l’association Laouassim Médenine, le GDA créé par Djamila a pu bénéficier en 2018 d’un appui du PNUD[1] pour financer l’achat d’un distillateur et de matériel d’emballage (tubes et étiquettes). Par manque de moyen pour louer un local, le matériel a été installé dans la maison familiale de la présidente.

Les 22 femmes adhérentes du GDA ont suivi plusieurs formations animées par différents acteurs. Les doyennes du village (qui ont souvent plus de 80 ans) ont ainsi transmis à ces femmes le savoir-faire traditionnel hérité de leurs mères.  De plus, 14 femmes du GDA ont suivi une formation accélérée à l’Institut des Régions Arides sur les techniques modernes de distillation. Elles ont également suivi une formation organisée dans le cadre du PRODEFIL[2]. Cette formation concerne la production d’huiles essentielles à base de plantes aromatiques et médicinales.

Les résultats

Les 22 femmes travaillent par équipe de 7 femmes et à tour de rôle par manque d’espace. Toutefois, chaque femme doit s’approvisionner par elle-même en matières premières, c’est à dire en plantes aromatiques et médicinales sauvages cueillies dans les montages et dans les terres de parcours. En fonction de la disponibilité saisonnière des variétés de plantes aromatiques et médicinales (thym, armoise, romarin, etc.), deux principaux produits sont réalisés qui sont l’hydrolat et l’huile essentielle, dont le prix varie entre 10 et 20 DT le flacon de 10 ml. Les produits sont principalement vendus via la page Facebook de Djamila et la livraison vers les grandes villes tunisiennes se fait par le biais de la poste. En 2019, le chiffre d’affaire annuel a atteint 6.000 DT.

Depuis peu, Djamila, en partenariat avec le CRDA, participe à des foires et salons régionaux mais également nationaux. Afin de de faire connaître le GDA et de maximiser les ventes, Djamila distribue des cartes de visite et des flyers lors de ces foires et salons. Les bénéfices sont partagés entre les femmes.

En 2019, Djamila s’est lancée dans la valorisation de deux autres activités traditionnelles qui sont la confection de vannerie et la fabrication de produits cosmétiques naturels.

Djamila a été récemment décorée par le Président tunisien, Kais Saied.

Limites et perspectives

Certaines familles des adhérentes refusent que leurs filles sillonnent la Tunisie pour vendre les produits. De ce fait, Djamila est la seule qui participe aux foires

En termes de perspectives, le GDA veut développer d’autres activités économiques telles que la valorisation des figues afin d’augmenter le nombre d’adhérentes.  En effet, plusieurs femmes du village veulent adhérer au GDA, mais Djamila ne veut pas augmenter l’effectif pour l’instant puisque, en l’absence de perspectives claires d’augmentation du chiffre d’affaires du GDA, le revenu par femme risque de baisser.

Contact : Djamila Labeidh ; Présidente du GDA Union de la femme rurale ; + 216 95 21 50 78

Réseaux sociaux : https://web.facebook.com/profile.php?id=100004544924862

 

Fiche réalisée par : Farah Hamamouche

Date de publication: septembre 2020

[1] Programme des Nations unies pour le développement

[2] Projet de développement agro-pastoral et des filières associées dans le Gouvernorat de Médenine, financé par le Fonds International de Développement Agricole

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