Initiative privée de recharge artificielle de la nappe phréatique à partir des eaux de crue

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Pays de l'innovation:
Maroc
Fiche de l'innovation:

Résumé 

Confronté aux problèmes de manque d’eau pour irriguer ses palmiers, un agriculteur a installé un dispositif individuel de recharge artificielle de la nappe phréatique à partir des eaux de crue.

« Les crues sont tellement intenses et éphémères que l’eau n’a pas le temps de percoler naturellement vers la nappe, d’où la nécessiter d’innover pour exploiter cette ressource en eau ».

Le contexte et les objectifs 

Dans la région de Ferkla au Maroc, Hadj Idrissi, un retraité immigré de retour dans sa région natale, était confronté au problème de manque d’eau sur son exploitation agricole, et ce malgré la reconversion de toute sa superficie en goutte à goutte. Ce manque d’eau se matérialisait par la baisse du niveau piézométrique de la nappe phréatique, qui peut atteindre 45 m en période de sécheresse, comme ce fut le cas en 2019/2020. Hadj Idrissi a commencé à chercher d’autres ressources en eau exploitables. La présence d’oueds à proximité de l’exploitation agricole, et la disponibilité éphémère de l’eau durant les périodes de crue intense, ont poussé Hadj Idrissi à innover pour exploiter cette ressource en eau. En conditions naturelles, l’eau des crues s’écoulait très vite, et par conséquent ne percolait que très peu dans la nappe. Hadj Idrissi s’est donné pour objectif de favoriser la recharge artificielle de la nappe phréatique à partir des eaux ce crue.

La réalisation 

En 2013, Hadj Idrissi a fait faire une étude hydraulique par un bureau d’étude spécialisé dans les projets d’aménagement hydraulique dans le but de dériver l’eau de crue d’un oued vers une retenue artificielle, qui a pour principale mission la recharge de la nappe. L’eau stockée dans cette retenue peut également directement être utilisée à des fins d’irrigation. L’étude hydraulique lui a coûté 35.000 Dh. Sur la base de cette étude, l’Agence de Bassin hydraulique l’a autorisé à réaliser cet aménagement.

Plusieurs aménagements hydrauliques ont été nécessaires pour réaliser cette innovation entre 2013 et 2014 : i) une prise d’eau avec un système de portes pour contrôler le flux entrant a été aménagée sur la rive de l’oued, ii) une séguia de 400m a été creusée afin d’acheminer gravitairement l’eau de l’oued vers la retenue construite, et iii) cette retenue s’étalant sur 2 ha et d’une profondeur de 2,5 m (soit une capacité de 50.000 m3) a été aménagée.

Les résultats

Depuis la réalisation de ces aménagements hydrauliques, le niveau piézométrique remonte jusqu’à 14 m après le passage d’une crue. L’eau stockée dans la nappe est par la suite pompée et stockée dans un bassin d’irrigation afin d’être injectée dans le réseau d’irrigation en goutte à goutte. Ainsi le niveau de la nappe varie entre 14 et 45 m en fonction de la disponibilité de l’eau de crue et de la recharge.

Cette première expérience de valorisation de l’eau de crue à des fins d’irrigation a encouragé Hadj Idrissi à innover davantage dans ce domaine. A l’échelle locale, son expérience a inspiré d’autres agriculteurs des provinces d’Errachidia et de Zagora à valoriser collectivement et/ou individuellement les eaux de crue.

Limites et perspectives

Malgré ses efforts, la disponibilité de l’eau ne lui permet pas de couvrir les besoins de ses 20.000 pieds de Madjhoul et ses 4 hectares d’arbres fruitiers. La datte étant sa principale source de revenu, Hadj Idrissi veut dans un avenir proche arracher tous les arbres fruitiers.

 

Contact : Hadj Idrissi Benmouh ; +212 6 76 99 03 64

Fiche réalisée par : Farah Hamamouche

Date de publication: septembre 2020

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