Détails

  • Nature du travail: Projet de Fin d’Etudes
  • Auteur: TALEBI Abderrahim
  • Encadrant(s): Pr. Mohamed Taher SRAÏRI
  • Mail de contact pour obtenir le document complet: abderrahimtalebi99@gmail.com

Institutions impliquées


Contexte et problématique

Les oasis de montagne se caractérisent par un manque d’eau structurel couplé à un foncier très exigu. Traditionnellement, pour surmonter ces contraintes, les systèmes de production agricole ont reposé sur le couplage de l’élevage et de la polyculture (arboriculture, céréales, fourrages, etc.) et l’investissement de tous les étages du territoire (parcelles cultivées, vastes parcours naturels adjacents, etc.) en vue d’en valoriser les ressources (foncier et eau), dans un contexte de capitalisation limitée. Ceci engage un intense travail, en vue de promouvoir la circularité des nutriments et d’être le plus autonome possible. Face aux multiples changements en cours (sociétal, climatique, etc.), cette étude se propose de répondre à une question de recherche énoncée comme suit : « Comment l’élevage, dans la diversité de ses types (mobile et sédentaire) contribue-t-il à l’instauration des principes de l’économie circulaire dans les oasis de haute montagne : flux de matières et recyclage de nutriments ? ».

Objectifs

L’étude a été menée à l’échelle d’un échantillon de 35 exploitations agricoles reflétant une diversité de situations par la quantification des flux de matière entre les diverses ateliers de production : d’une part, les fourrages cultivés (luzerne, herbe de prairie et adventices) et les coproduits de cultures (pailles de céréales et écarts de triage du pommier), et d’autres part, le fumier épandu sur les parcelles cultivées.

Méthodologie

Les productions des fourrages cultivés ont été déterminées in situ, à travers la méthode des quadrats. Par ailleurs, les poids des coproduits des cultures ont été estimés. Un bilan énergétique des troupeaux a ensuite été établi, à partir des valeurs alimentaires de ces ressources. En parallèle, les restitutions de fumier aux parcelles ont été pesées, en estimant, les quantités issues des troupeaux sédentaires, et celles rapportées des enclos de haute montagne.

Résultats

L'élevage joue un rôle substantiel dans l'amélioration de la résilience des exploitations agricoles. L'analyse des flux de matières met en évidence que les fourrages contribuent à hauteur de 87,0 % de l’énergie alimentaire produite. Une autonomie fourragère moyenne de 47,0 % est enregistrée, liée à l'effectif du cheptel, ce qui réduit les besoins d’achat d’aliments. Le recours en priorité aux ressources locales s'inscrit parfaitement dans le concept d'économie circulaire, en privilégiant les circuits courts et en minimisant les coûts liés au transport et l'empreinte carbone associée. L’évaluation du bilan énergétique montre que 71,9 % des besoins des animaux sont couverts par les aliments cultivés ; cette moyenne varie entre exploitations à élevage mobile (13,0 %) et celle à élevage sédentaire (86,9 %). La quantité moyenne de fumier frais produite par Unité de Gros Bétail (UGB) est estimée à 2 921 kg. A la lumière de ces résultats, quatre types d’exploitations ont été identifiées : 1) élevage sédentaire à haute productivité fourragère ; 2) exploitation à rendement énergétique élevé et faible densité ; 3) élevage pastoral avec fumier non collecté ; et 4) élevage transhumant avec collecte du fumier. Ces types correspondent à la localisation géographique et aux atouts intrinsèques des exploitations agricoles.

Figure 1

Photo du village de Oussikis (crédit : M.T. Sraïri) Remarquer l’installation de panneaux photovoltaïques pour le pompage solaire

Figure 2

Enfouissement de fumier dans une parcelle (crédit : M.T. Sraïri)

Figure 3

Typologie des exploitations agricoles selon les usages de fourrages et les épandages de fumier