Détails

  • Nature du travail: Projet de fin d’études
  • Auteur: Assia Yahia
  • Encadrant(s): Larbi Aziz, Mostapha Errahj
  • Mail de contact pour obtenir le document complet: assiahyahya16@gmail.com

Institutions impliquées


Contexte et problématique

Au Maroc, la question des ressources hydriques se pose de plus en plus avec acuité. C’est pourquoi, depuis son indépendance, il poursuit une politique d'irrigation ambitieuse à travers le développement de périmètres irrigués. Cependant, les sécheresses consécutives de ces dernières décennies, conjugués à une demande de plus en plus grande en eau potable dans les centres urbains et une surexploitation des ressources hydriques par les agriculteurs, ont incité les responsables de la gestion de l'eau à chercher une meilleure efficience dans l'irrigation. Ce qui est spécifiquement le cas au niveau des oasis. (El. Alarabi, A.Faleh, 2017). C’est ainsi que la gestion sociale de l’eau dans l’oasis de Todgha, a subi, des interventions qui ont changé son évolution. dans la vallée de Todgha, la gestion sociale de l’eau est organisée selon des règles coutumières, qui ont été mises en place par les ancêtres de la vallée avant la colonisation. Cependant, certaines de ces règles ont connu plusieurs modifications à cause des dynamiques qu’a subi la gestion sociale traditionnelle de l’eau dans  la vallée. les éléments saillants de ces dynamiques sont les conflits au sein de l’institution traditionnelle de la gestion de l’eau « la Jmaâ », l’élimination d’Amghar au sein de quelques villages, et la création  des associations des usagers des eaux agricoles : (AUEA). La présente étude, se propose alors d’analyser les dynamiques de gestion de l’eau en place et particulièrement les règles de la gestion communautaire des ressources hydriques au niveau de l’oasis de Todgha ainsi que leur évolution. Notre question centrale peut être formulée de la manière suivante: quels sont les changements qu’ont connus les règles et les institutions communautaires de gestion de l’eau dans l’oasis de Todgha?

Objectifs

L’objectif principal de ce travail est la caractérisation des changements des règles et des institutions de gestion de l’eau dans les oasis de Todgha et la prédiction de leur évolution. Les objectifs spécifiques de l’étude sont les suivants : 1. Présenter les institutions responsables de la gestion de l’eau et faire une analyse de  système de gestion de l’eau adopté dans les oasis de Todgha. 2. Identifier  les règles qui organisent l’utilisation des ressources hydriques dans les oasis de Todgha. 3. Analyser  les changements qui ont affecté cette gestion parallèlement aux dynamiques qu’a subi la vallée de Todgha. 4. Relever les perceptions des acteurs institutionnels vis à vis de la gestion de l’eau à travers les institutions communautaires et connaitre leurs propositions pour une gestion durable de cette  ressource.

Méthodologie

Afin de collecter le maximum d’informations utiles ayant trait à notre sujet, nous avons opté pour le questionnaire comme outils d’investigation auprès de 50 agriculteurs et des membres des AUEA. Et un guide d’entretien semi directif  auprès de 8 agents institutionnels étatiques. Pour l’analyse et le traitement des données nous avons commencé par le dépouillement des données en moyennant le logiciel Excel. La codification pour donner des codes aux modalités et aux variables. L’analyse descriptive  afin d’exploiter les données quantitatives et l’analyse de contenu pour  l’analyse des données qualitatives recueillis.

Résultats

L’institution traditionnelle de la gestion est la Jmaâ dont la fonction principale consiste à veiller au bon déroulement de l’irrigation. Elle est composée essentiellement d’Amghar et les représentants des fractions selon 80% des enquêtés. L’institution moderne de la gestion de l’eau est l’AUEA.L’assemblée générale est  la méthode qui permet la création de cette institution pour 98% des répondants. Le règlement intérieur est le moyen qui organise l’AUEA (30%). Pour 72% des individus enquêtés, l’organisation des assemblées générales, les élections et le vote permettent de choisir les membres du bureau de cette institution. L’organisation des réunions, des discussions et des négociations permettent d’organiser le travail de l’AUEA, ainsi que celui  de la Jmaâ.  Les principales règles qui organisent l’utilisation et le prélèvement de la ressource sont les coutumes et le tour d’eau qui a subi plusieurs changements au cours des années. Les responsables de l’organisation de ce tour d’eau sont les membres de Taqbilt au passé (38%), et les membres de l’AUEA au présent (54%). Les sanctions imposées au passé étaient sous forme de nourriture (72%), et des amendes au présent (84%) pour garantir le respect de la loi, et garantir son application. La rareté de l’eau et la récurrence des années de sécheresse font partie des facteurs explicatifs des changements des règles de gestion dans la vallée de Todgha. Ensuite, l’émigration interne et externe des jeunes surtout qui veulent chercher des activités plus rentables. Aussi, l’apparition de l’AUEA comme nouvelle forme d’organisation et de gestion permettant aux irrigants de bénéficier des subventions de l’Etat. L’accompagnement, l’encadrement, la formation et la sensibilisation sont les principales mesures des institutions étatiques pour appuyer la gestion de l’eau par les institutions communautaires. Tandis que le contrôle se fait à travers la police de l’eau.

Figure 1

Vue panoramique de la vallée de Todgha

Figure 2

Organisation actuelle du tour d’eau

Figure 3

Les éditeurs des sanctions au passé et au présent